La construction de l’école professionnelle La Providence avance bien grâce à l’aide des donateurs du Canada notamment.
Depuis plusieurs années les Sœurs de la Providence de Saint-Brieuc fondées par le Père de la Mennais sont présentes en Ouganda en partageant la vie de la nouvelle congrégation des Sœurs de la Providence de Nebbi. Ces dernières se sont inspirées des règles des sœurs et vivent dans l’esprit du charisme mennaisien. Sr Louise Touchette et Sr Emma Mudrick vivent sur place et contribuent à la formation des sœurs, à l’éducation, à la recherche de ressources économiques. Petit rappel, les Frères de l’Instruction Chrétienne sont présents aussi à Nebbi depuis des mois pour la prise en charge d’une école. Nous voilà en direct ici avec les Sœurs.
« La vie en Ouganda a été rythmée ces derniers mois par les élections présidentielles et autres nombreuses élections et par le Covid, explique Sr Louise Touchette. Nous avons vécu avec des restrictions très contraignantes. En juin-juillet : tous les lieux de culte et les écoles étaient fermés, pas de transport public, besoin d’un permis spécial de circuler pour les véhicules privés, les taxis motocyclettes (boda-boda) ne pouvaient transporter que de la marchandise sans passagers, etc.
30 jeunes femmes en formation couture et coiffure
A Providence Vocational School, notre école technique, les élèves réguliers devaient revenir en classe le 7 juin après un congé de 3 semaines : quelle déception d’apprendre la veille au soir aux informations nationales, la nouvelle période de confinement.
J’ai trouvé très triste de voir se terminer de façon aussi abrupte un projet particulier que nous vivions depuis 2 mois : 30 jeunes femmes accueillies pour une formation accélérée de 3 mois, soit en couture, soit en coiffure. Nous vivions ce projet en partenariat avec une ONG locale qui a pour objectif de promouvoir la formation de jeunes qui ne peuvent suivre un programme régulier. Certaines femmes sont déjà en couple avec enfant, d’autres enceintes sans conjoint, d’autres vivant avec le sida, d’autres qui n’ont seulement pas eu la chance de suivre et/ou réussir des études primaires ou secondaires.
Elles étaient au début du troisième mois de formation et se préparaient à l’examen. Combien pourront reprendre cette formation ? Elles étaient courageuses pour vivre cette expérience et accepter des conditions vraiment limites pour l’accueil car nous ne sommes pas vraiment organisées pour recevoir des pensionnaires : dans ce qui était un local de classe, sont installés 15 lits à étage et voilà le dortoir prêt pour accueillir les 30 jeunes femmes !
La construction de l’école avance et nous espérons que le 2e niveau sera prêt à accueillir les élèves à leur retour. Il faudra meubler tout ça maintenant. Certains meubles pourront être fabriqués par les élèves plus avancés. Le bois vient souvent de la République du Congo, pays frontalier. Il faudra trouver le bois assez tôt pour qu’il soit bien séché ; c’est un problème souvent rencontré dans nos achats de meubles ici avec du bois qui « travaille » après fabrication : mauvaises surprises !!!
Les jeunes sœurs sont des pionnières
La Communauté des Daughters of Providence of Nebbi se développe bien. Les jeunes sœurs savent que tout est à construire et qu’elles sont les pionnières. En plus des cours consacrés à la formation à la vie religieuse dans les premières années, d’autres formations s’ajoutent en lien avec les projets mis sur pied pour permettre à la communauté de subvenir à ses besoins et pour soutenir sa mission.
Nous avons choisi ce qui était à notre portée et qui pouvait trouver un marché : fabrication des hosties et des chandelles. Ces 2 activités se vivent dans notre cour avec des moyens très simples. Pour les chandelles, le marché est plus vaste car elles sont demandées pour diverses occasions.
Nos jeunes sont talentueuses et peuvent même, sur demande, faire la décoration à main levée. Un grand jardin de 13.8 acres a été mis à notre disposition. Au début, il n’y avait que la culture mais se sont ajoutés poulets, chèvres, lapins et même depuis l’an dernier, des poissons ! Actuellement des pêcheurs sont à préparer un grand filet qui permettra la première pêche : les poissons seront triés et remis à l’eau s’ils ne respectent pas le calibre désiré. Les clients sont déjà en attente, en particulier des hôtels et restaurants.
Nous aurons besoin d’une pompe pour sécuriser l’arrivée d’eau pour le plus grand bassin mais aussi pour irriguer les cultures. Comme partout, les changements climatiques se font sentir et il est difficile de prévoir le moment et la durée de la saison des pluies. L’eau est là mais il faudrait la pomper et l’amener au bon endroit au bon moment ! »
Sr Louise Touchette