Une journée chargée d’histoire, ce 23 juin. Après 149 ans de présence à Vannes et 52 ans au 4 rue d’Argouges, les Frères quittent la cité épiscopale pour rejoindre la Maison-mère de Ploërmel. Depuis 1995, cette maison était le siège du Frère supérieur majeur de la Province St-Jean-Baptiste – France, Angleterre. Une célébration a réuni Frères et proches, action de grâce pour ce qui a été vécu. Ce déménagement est le fruit d’une décision de l’assemblée capitulaire de 2019 pour répondre à un appel.
« En quittant cette maison, nous entrons dans les orientations de l’assemblée capitulaire de février 2019, et nous faisons la volonté de Dieu, en Famille mennaisienne, et non les Frères entre eux, seuls, explique F. Yannick Houssay, Provincial, lors du temps de célébration.
Nous obéissons à l’Esprit. Ce chemin nous invite à l’action de grâce. C’est l’Esprit qui nous guide à travers cette décision prise, nous le croyons. Nous ne quittons pas Vannes parce que nous ne pouvons plus y rester, mais pour répondre à un appel.
« Obéir et mourir à soi-même sont deux exigences pour être un disciple du Christ. Telle est la conviction de l’évangéliste Luc quand il affirme : ‘Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera (Lc 9, 23-24)’.
Partir de cette maison de Vannes, où tant de choses ont été vécues, où tant de décisions et d’orientations concernant les Frères, la Tutelle, la Famille mennaisienne, l’animation au service des jeunes, ont été prises, c’est faire un acte de simplicité.
Nous ne sommes que d’humbles serviteurs du Seigneur. C’est lui le Maître. C’est Son œuvre et non la nôtre.
Nous laissons là des pièces qui ont vu une vie missionnaire se tisser. Mais ce qui compte, c’est de suivre le Christ, au quotidien. Ce ne sont pas des maisons de pierre qui importent, mais l’œuvre de Dieu au cœur du monde et au cœur de chacun.
Nous chantons que nous voulons continuer, avec nos Frères, avec la Famille mennaisienne, d’être ces serviteurs, à l’image de Marie.
Partir de cette maison, c’est aussi s’abandonner. Le Seigneur nous invite à lui donner cette maison. Si nous lui disons oui, il nous fera porter des fruits. Nous le croyons.
Ne sait-il pas mieux que nous ce dont nous avons besoin. Si nous voulons porter sa Parole ; si nous voulons appeler des disciples ; nous acceptons de faire le pas qu’il nous demande de faire. Nous lui abandonnons ce à quoi nous sommes attachés. Nous mettons en lui notre confiance. Nous savons que sa Providence nous accompagne. »
Lors de la célébration et du repas qui a suivi les FF. Michel Bouvais, Michel Vallée, Gabriel Rivière, Jean-Paul Peuzé, Louis Séité, Rémy Harel, Alain Dubois, Paul Arbert, Yannick Houssay, Gabriel Douaud, Philippe Lecointre, Père Francis Loisel, Mme Monique Le Garrec étaient présents. Plusieurs Frères étaient absents en raison de l’éloignement ou de la santé.
F. Michel Bouvais a partagé une formule d’adieu :
« Adieu, François d’Argouges, notre maison commune
Phare de la Province, Lumière qui rassure
Référence des Frères mais aussi des Laïcs
Accueil très chaleureux et vraiment sympathique
En ce lieu transpirait une vraie quiétude
A tous les permanents va notre gratitude ! »
Petit historique des Frères à Vannes
Spécialement la Maison Provinciale
4, rue François d’Argouges
Les Frères ont rejoint Vannes pour la première fois en 1872 pour enseigner au Collège ecclésiastique Saint-François Xavier jusqu’en 1881, puis de 1881 à 1909. Ils ont fondé ensuite l’Ecole d’hydrographie en 1899 qu’ils ont tenu jusqu’en 1907, date de la fermeture.
Après la sécularisation, l’Inspection des Frères se trouvait Rue Richemont à Vannes, puis ensuite, rue de La Tour d’Auvergne, plus tard au 18, rue Jeanne d’Arc de 1926 à 1946 où se sont succédé les Frères Raphaël-Marie Potier, Blaise Le Botmel, Léophane Cadoret (pendant la seconde guerre mondiale).
Les Frères se sont installés 1 rue Vincent Rouillé en 1946, avec comme Visiteurs du district Ste Anne : les Frères Léophane Cadoret, Pierre (Guérin) Le Cheviller, Pierre (Clarence) Le Foulgoc, Amédée Le Pennuen et François Mainguet.
C’est en 1965 qu’est prise la décision de quitter cette maison trop exigüe, difficile à aménager et située à l’angle de 2 rues trop bruyantes. Le Frère Le Pennuen jette son dévolu sur ce terrain nu situé Rue François d’Argouges à proximité de la gare et des cars, suffisamment grand et tranquille malgré sa proximité des grands axes. Il conçoit lui-même les plans de la future Maison. Le terrain de 2391 m fut acheté 280 000 F. Le Frère Le Pennuen ne sera plus visiteur du district au moment de l’achèvement des travaux… nommé dans le Midi où il conçoit la construction des nouveaux bâtiments actuels à Béthanie. En 1969 la communauté composée du Frère François Mainguet, visiteur, Pierre Lamandé, visiteur-adjoint, Joachim Le Marec et Eugène Huchon, DAV s’installe au 4, rue François d’Argouges.
« Si, comme dit le proverbe, 3 déménagements valent un incendie », je vous laisse le soin de conclure…
« La Maison Dubreuil, spécialiste des opérations de déménagement mit un jour et demi pour le réaliser. Le travail fut bien fait, il n’y eut que de minimes dégâts aux murs et escaliers. »
Le 20 et 21 février 1969, l’administration du district Gabriel Deshayes déménageait de la Rue Vincent Rouillé et emménageait au 4 rue François d’Argouges.
C’était le 5ème déménagement de cette maison à Vannes.
« La bénédiction officielle de la maison a eu lieu le vendredi 11 avril 1969. L’officiant fut l’abbé Boulo, aumônier du Juvénat St Hervé… Toutes les pièces ont reçu la bénédiction de l’Eglise, gage pour nous de la protection du Seigneur et grâces abondantes pour les sédentaires et pour les « nomades » qui voudront y faire halte.
Les Frères des écoles environnantes étaient là presque au grand complet. Philomène fit très bien les choses et accepta généreusement le surcroît de fatigue que lui occasionna cette réunion. Elle fut d’ailleurs admirablement secondée par le frère Gabriel Olivier, détaché de St Hervé : il fut un majordome expérimenté et de tout repos pour le directeur. »
Le Frère François Mainguet restera dans cette maison, comme Visiteur jusqu’en 1974 -il est déjà gravement malade du cœur- mais prendra quandmême la direction du Collège St Julien de Malestroit en 1975.
Le Frère Pierre Lamandé lui succède de 1974 à 1979 avec les Frères Michel Guillaume, visiteur adjoint, DAV, Francis Launay, économe, François Jaffré, DAV.
Le Frère Yves-Jean Labbé, de 1979 à 1985, avec les FF. Francis Launay, Emmanuel Pédrono, Lucien Le Gal, Joseph Pédron, Gabriel Rivière, Joseph Le Port.
Le Frère Albert Le Dorlot, de 1985 à 1991, FF. Bernard Le Mené, DAV, Clément Blandin, économe
F. Michel Vallée, de 1991 à 1995. A l’arrivée du Frère Michel comme provincial, la communauté est composée de 7 membres : Michel Vallée, Pierre Lamandé (directeur diocésain) Emmanuel Pédrono (enseignant à Ste-Anne d’Auray) Francis Loisel, Dav et responsable du MEJ, Lucien Le Gal (accueil), Joseph Pédron et Gabriel Rivière (FIC APLON).
En 1992, la communauté reçoit la visite Mgr François-Mathurin Gourvès, évêque de Vannes.
En 1995, la communauté est composée des FF. Michel Vallée, Henri Briel, Gabriel Rivière, Lucien Le Gal, Francis Loisel, François Nogré.
C’est la fin du district Gabriel Deshayes et le début de la nouvelle Province St Jean-Baptiste.
Des travaux de rénovation sont réalisés pour accueillir la future équipe provinciale (chambres, bureaux, archives, ascenseur). Pendant ces travaux de mi-avril à mi-juillet les Frères résideront dans une maison qui sera louée au 4 rue Kerquer dans le quartier du Ménimur.
Informations historiques réunies par F. Philippe Lecointre.