Paris : Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 : Frère James Hayes, aumônier officiel pendant les jeux.

Des aumôniers protestants, catholiques, orthodoxes, musulmans, bouddhistes et juifs, dont l’évêque de Digne, Mgr. Emmanuel Gobillard (évêque délégué du Vatican pour le sport et la foi) et (en chemise-cravate) Chems-Eddine Hafiz, recteur de la grande mosquée de Paris qui était en visite à l’aumônerie.

Le Frère James HAYES a eu un rôle tout particulier pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris. Habituellement Supérieur de la Communauté des Frères à Châteaulin (29), de nouveau cet été – après les Jeux Olympiques de Londres en 2012 – il aura été l’aumônier auprès des athlètes.

Alors cette expérience d’aumônier à Paris ? Quel sentiment t’habites aujourd’hui ?

« Cet été, j’ai vraiment eu une grande grâce de pouvoir travailler aux Jeux Olympiques et Paralympiques comme aumônier.

Combien étiez-vous ?

« Nous formions une équipe de plus d’une centaine d’aumôniers venant des cinq grandes religions (le christianisme, l’islam, le judaïsme, l’hindouisme et le bouddhisme). Chaque jour nous rejoignions le Centre Multiconfessionnel du Village Olympique et Paralympique.

L’équipe mennaisienne des bénévoles Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris au cours de l’été 2024

Etais-tu tout seul comme Frère ?

Il y avait trois de mes confrères français. Ils ont travaillé comme bénévoles mais dans d’autres services en dehors du Village comme guide, comme chauffeur. Nous nous retrouvions tous les soirs. »

Comment se déroulait une journée ?

Chaque jour nous étions environ 16 aumôniers présents au Centre. Nous nous sommes tenus à la disposition des athlètes, et aussi des bénévoles et des salariés qui travaillaient au Village, chaque grande religion ayant sa propre salle sous un même toit.

Et comme chrétiens, que proposiez-vous ?

Dans notre salle œcuménique chrétienne, nous, aumôniers catholiques, protestants et orthodoxes, nous avons animés 3 temps de prière chaque jour, comportant partages bibliques, temps de louange, et prières d’intercession. Il y avait aussi 2 messes catholiques par jour que nous avons animées dans une église voisine du Village. Tout de suite une belle complicité s’est installée dans nos relations entre aumôniers, et des liens d’amitié se sont noués. »

Dans la salle de prière chrétienne œcuménique, Frère James avec une aumônière protestante et au centre une entraîneur paralympique de l’équipe de la Namibie après avoir prié ensemble.

N’y-at-il pas eu une messe près de Notre-Dame ?

Oui, il y a eu d’abord une messe, le 19 juillet à l’Église de La Madeleine. Elle était présidée par Mgr Ulrich, archevêque de Paris. C’était une messe qui marquait le début de la « trêve olympique »… une messe également pour la paix ! Notre monde en a tant besoin. Mais à Notre-Dame ce fut un rassemblement interreligieux qui s’est tenu le dimanche 4 août 2024, sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Une façon de célébrer l’amour, la paix et la fraternité. Thomas Bach, le président du Comité international olympique, Tony Estanguet, président de Paris 2024 et les aumôneries du village olympique étaient présents.

Avez-vous eu du succès comme aumôniers ? Bien sûr c’est une mauvaise question !

Tout d’abord ce que je peux dire c’est que nos journées étaient bien remplies. Ce furent de riches rencontres humaines (environ 100 visites au total par jour au Centre multiconfessionnel). Le premier succès ce fut de pouvoir vivre ensemble une authentique communion fraternelle dans la diversité, autant parmi les aumôniers que parmi les habitants du Village. Pour moi, cette communion utopique avait un goût du ciel et montre bien qu’une telle communion est finalement possible entre individus, tout en respectant ce qui nous identifie (drapeaux, uniformes d’équipe, religion, culture…) et même en célébrant avec fierté cette identité. »

3 aumôniers catholiques avec une athlète para-cavalière du Singapour qui est allé à la messe avec nous.

Et après ces Jeux ? Des projets ?

Avant les Jeux Olympiques, un nouveau réseau national de délégués diocésains catholiques « Holy Games » (« Jeux Saints ») dont je fais partie, avait été créé par la conférence des évêques en France un an avant les Jeux.

Frère James aux anneaux olympiques quelques jours avant le début des Jeux -un endroit qui était très fréquenté …

De nouvelles pistes se sont ouvertes maintenant pour d’autres animations reliant sport et foi, chez les jeunes dans les écoles et dans l’accompagnement spirituel de sportifs de haut niveau et les clubs amateurs locaux. »

Merci Frère James et sans doute rendez-vous aux prochains Jeux Olympiques à Los Angeles !

Témoignages du F. James Hayes