Quelles sont les nouvelles de la Province d’Espagne Nuestra Señora del Pilar ? Chacun se rappelle avec émotion les huit décès de Frères au début de l’épidémie voici un an. Comment vont les communautés et les écoles aujourd’hui ? Le développement d’outils numériques, la mise en place de normes sanitaires ont permis de continuer les relations, vécues autrement. Tour d’horizon plein d’espoir avec F. Rafa Alonso, Provincial.
« En février 2020, le Covid 19 a surpris les mennaisiens de façon inattendue et brutale, commente F. Rafa Alonso, Provincial d’Espagne. Cela a commencé par les plus vulnérables, les Frères de l’infirmerie. Pendant un mois, huit Frères sont morts rapidement et sans nous laisser le temps d’être attentifs à tous leurs besoins.
Le pays se réveillait face à une pandémie dévastatrice et mortelle… et les mesures politiques, sanitaires et sociales n’ont pas suffi à freiner le phénomène qu’on connaissait mal et auquel on n’arrivait pas à s’habituer.
Dans les écoles
Les cours ont été suspendus dans tous les établissements du pays… Et ce n’est qu’à la fin de l’année scolaire, en mai-juin, qu’on a permis la présence en classe des élèves les plus grands pour « sauver » l’année.
Durant cette période de confinement de mars à mai, les établissements se sont adaptés aux nouvelles normes académiques par le moyen de la technologie habituelle dans les classes. Il a fallu simplement transférer cette action éducative de l’établissement scolaire aux familles, par internet.
La collaboration des élèves, des familles et des éducateurs a été très efficace et a généré une relation nouvelle entre les professeurs, les familles et leurs enfants… et aussi entre eux. Une richesse nouvelle a valorisé toute la formation technologique reçue durant les cours précédant la pandémie.
Les autorités éducatives demandent aux établissements de maintenir un protocole ordinaire pour prévenir et agir en cas de possibles contagions. Le début des cours en septembre 2020 s’est effectué selon des mesures de protection pour éviter toute contagion et maintenir les distances, porter obligatoirement le masque, éviter tout rassemblement, nettoyer les classes, faire passer le personnel de nettoyage plus souvent, ventiler les salles, prendre la température et être attentifs face à tout symptôme qui pourrait apparaître.
Sous la responsabilité des éducateurs, l’attention toujours prudente des équipes de direction, la collaboration efficace des élèves, de nouvelles normes se sont mises en place dans cette situation anormale. Cela n’a pas empêché l’assistance aux cours des différentes étapes éducatives. La collaboration a été totale à 100%.
Quelques élèves, professeurs, personnel administratif et de service ont connu une période de confinement, presque toujours pour des raisons liées à l’entourage familial ou social, hors scolaire.
Actuellement, tous les établissements mennaisiens fonctionnent normalement et les exceptions, car il y en a ne sont que temporaires.
Les mesures et les protocoles font partie des aspects supplémentaires qui ne sont pas toujours faciles à comprendre et à mettre en œuvre… mais surtout en plus de la fatigue cela crée des tensions et freine les actions très mennaisiennes et éducatives que sont les célébrations, les évaluations, le travail par groupes… ou les activités extrascolaires.
Pour le moment, les effets psychologiques et l’impact sur le travail dans les familles de ces normes sociales peu courantes qui limitent le déroulement propre des activités des enfants et des adolescents restent discrets mais ils apparaîtront avec le temps.
Les élèves, les éducateurs et les familles ont senti passer la pandémie dans leur vie d’une façon ou d’une autre… »
Dans les communautés
« Ce sont les communautés de Frères qui ont été le plus marquées, poursuit F. Rafa.
Le covid a commencé par la communauté la plus fragile, l’infirmerie et beaucoup de Frères de Bilbao ont connu un temps de confinement.
Il y a eu aussi les Frères qui souffraient d’autres pathologies comme le Frère Joaquin Blanco, décédé en août, le Frère Angel de Luis, mort en décembre et le Frère Porfirio Blanco, mort en janvier.
Dans la plupart des cas, les Frères ont vécu une période de confinement à domicile et quelques moments d’hospitalisation se terminant heureusement bien.
L’institution a été présente à tout moment dans son programme d’encouragement, d’appui et d’écoute auprès des établissements et des communautés.
Heureusement le technologique et l’humain ont fonctionné et on commence à vivre de façon plus « normale » cet épisode anormal que nous allons sans doute connaître longtemps.
Nous nous sentons unis aux Mennaisiens du monde entier qui vivent des circonstances encore plus défavorables que nous.
Nous attendons des nouvelles.
Leurs douleurs et leurs peines sont nôtres, n’appartenons-nous pas à la même famille ? »